Et découvrez les étapes de fabrication de ce bijou pour mieux l’apprécier.
Pourquoi retenir ce duo de couleurs ?
Jaune et gris sont les couleurs retenues par Pantone pour 2021. J’en ai déjà parlé dans l’article précédent à propos du bonnet crocheté à la main. Et maintenant, pourquoi pas exploiter ces couleurs pour faire un bijou ? Banco ! Me voilà partie pour une nouvelle aventure !
Trouver la matière nécessaire
Il suffit qu’elle soit jaune et grise. Je me mets en mode recherche et j’explore tous les recoins de mon atelier. Il n’est pas grand mais j’ai entreposé toutes sortes de choses dans des armoires, tiroirs et boîtes. Bien que ce soit long de fouiner dans tous ces contenants, j’aime bien faire ça. En effet, il n’est pas rare que je découvre des bricoles que j’avais complètement oubliées et ça me réjouit toujours. C’est ce que j’appelle l’effet « pochette surprise ».
Quand j’étais enfant, on trouvait dans les boulangeries ou épiceries ces grands cônes en papier. L’effet surprise était garanti car on ne voyait pas ce qu’il y avait dedans et pour quelques sous, on découvrait émerveillé diverses babioles et friandises…
Après cette séquence émotion, me voilà avec un assortiment hétéroclite de perles jaunes et grises. Mais j’intensifie ma perquisition et déniche un ruban en velours dont le gris est la teinte souhaitée. Parmi les cordons, aucun ne me convient, mais dans la boîte à scoubidou, je repère un brin jaune parfaitement adapté. Ce projet s’annonce rigolo !
Quel bijou fabriquer ?
Au vu de la matière rassemblée, je décide de faire un collier jaune et gris. Il est évident qu’il sera asymétrique. Et en dehors du duo de couleur et des perles rondes pour assurer le confort au niveau de la nuque, je n’ai aucune autre contrainte et peux donc explorer plein de possibilités.
Je décide de me lâcher et de laisser libre cours à mon imagination. Le but ultime est bien de séduire une personne qui désirera l’acheter mais sinon il faut au moins que je sois fière de ce que je vais créer. Que ça me ressemble en somme.
Assembler les perles pour ce type de bijou demande plus de travail que pour un collier symétrique.
En effet, il faut :
- équilibrer la grosseur et la couleur des perles sur l’ensemble du collier,
- répartir le poids de sorte que le bijou reste stable lorsqu’il est porté,
- obtenir un rendu harmonieux.
On est bien là dans un processus de création.
Les essais d’assemblage du collier jaune et gris
Au premier abord, enfiler des perles sur un fil peut paraître facile. Dans le cas présent, ce n’est pas si simple car avoir un résultat cohérent nécessite de nombreux essais avant de trouver une combinaison satisfaisante. Et l’affaire se complique car je veux employer le ruban de velours et le fil à scoubidou.
Alors que vais-je faire avec ce joli ruban gris ? Et si je l’enroulais autour d’un fil à mémoire de forme ? En le cousant par exemple.
Je valide la technique et couds à petits points minutieusement jusqu’à obtenir un anneau tout doux. Je fixe deux perles en verre pour cacher les extrémités effilochées du ruban.
Comment le raccorder au reste ? Facile du côté des boucles, mais de l’autre ? Je dois trouver un intercalaire de couleur jaune. Le fil à scoubidou ? Un scoubidou carré ? Je tresse quelques rangs et, oui, intéressant, ça pourrait le faire. Utiliser cette matière me plaît vraiment. Et comme le fil est creux, je peux l’enfiler sur le fil à mémoire de forme. Ce que je fais illico et voilà deux petits anneaux jaunes.
Le collier commence à se dessiner.
Je m’amuse bien à tester des assemblages. Je prends des photos des montages qui m’ont plu et me constitue ainsi une liste d’enfilages possibles. J’ai tellement d’idées qu’il est bon de laisser le travail en plan et le reprendre après une bonne nuit de sommeil. Le matin au réveil, j’ai fait du tri ou j’ai encore plus d’idées ! Bref, il peut se passer plusieurs jours avant de fixer le tout.
Quand le doute s’insinue
Le danger dans ce genre de travail est que je me perde en chemin. Et justement, arrive ce moment un peu douloureux où rien ne semble aller. Où, d’un revers de la main, je pourrais balayer tout ce qu’il y a sur la table, ranger tout et passer à autre chose. Déclarer forfait quoi. Échec et mat ? Non, non, non, pas question.
Un petit tour à la mer pour prendre l’air, respirer un grand coup. Porter mon regard au loin là où la mer rencontre le ciel. C’est toujours efficace, je reviens détendue et observe mon travail sous un angle nouveau. Tout de suite je vois que le collier a besoin d’un rééquilibrage. Je décide donc de le refaire armée d’une nouvelle énergie.
Le dénouement est proche
Enfin, je suis soulagée car j’ai trouvé une association qui me convient et je sais maintenant que je vais achever ce collier jaune et gris. Je vérifie la répartition du poids avec une balance, qui malgré son aspect vieillot, est très précise. Étonnamment plus que celle que j’utilise pour faire les gâteaux dont les graduations s’affiche tous les 5 grammes. J’avais prévu d’en acquérir une super précise mais j’aime bien ma vieille balance à plateau et jusqu’à présent, elle me suffit pour répartir le poids des perles d’un collier. Je fais les ajustements nécessaires.
Après une nuit de mise sous tension, je m’aperçois au petit matin que le scoubidou s’est détricoté. Je n’en suis pas surprise, je savais qu’il y avait une faiblesse de ce côté, même si j’avais mis un point de colle. Je découvre aussi que j’ai abimé une perle en fixant avec une pince une perle à écraser pour bloquer tout un groupe. Encore une fois, je ne m’avoue pas vaincue et persiste.
Pour remédier au problème du scoubidou, je décide d’insérer une tige en métal argenté et refais le tressage, un point de colle, une paillette et je forme une boucle. Là, c’est bon.
Pour remplacer la perle abimée, et bien, pas d’autre solution que de recommencer l’enfilage. Mais la disposition des perles étant arrêtée, la réparation est rapide.
Les contrôles
Lors de la fabrication de ce bijou, je l’ai soumis à plusieurs tests.
- Pour la sélection des perles, je vérifie la durabilité des couleurs en les frottant fermement. J’ai un mauvais souvenir à propos d’un collier qu’on m’a offert et dont j’ai retrouvé la teinture étalée sur mon tee-shirt clair…
- Même si le poids du collier est faible, tester la résistance à la traction est importante. En effet, le premier tressage du scoubidou n’a pas résisté à une nuit sous tension.
- L’observation attentive du collier m’a amené à ajouter des anneaux pour contrer des torsions néfastes.
Conclusion
Voilà, le collier jaune et gris est terminé et bien que vous devez être impatient·e de voir à quoi il ressemble, un petit bilan s’impose.
Les points positifs
J’ai respecté les contraintes de départ : utiliser le duo de couleurs gris et jaune et les perles rondes pour assurer le confort. L’utilisation de matière autre que des perles rend ce bijou vraiment unique. J’ai surmonté les problèmes en mettant en place de nouvelles techniques qui me serviront probablement plus tard. Et mon obstination a payé, je suis allée jusqu’au bout et le résultat, un peu fou, ne me fait pas rougir, il est à mon image 😉
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